vendredi 29 avril 2011

Vague alarme*

-T'as fait quoi aujourd'hui ?
- Rien.
- C'est dommage. C'est même con. Les vacances ça sert à faire ce que tu ne peux jamais faire quand tu es au boulot.
- A bosser donc ? Tu voudrais que je bosse pendant les vacances, c'est complètement idiot.
- Tu m'as compris.
- Non. Et puis j'ai pas envie de comprendre. J'ai pas envie de faire le moindre effort intellectuel aujourd'hui. Les esprits chagrins diront que ça ne change pas de l'ordinaire. Mais c'est vrai, je suis à plat. Vide, creux, flou, bègue, neurasthénique, dépressif, suicidaire, bougon, pas cadré sur la photo, on m'a pas amené le plat que j'avais commandé, j'ai un épi dans les cheveux, Je suis le seul à être sans relief dans Avatar, y'a plus ma pointure en réserve, et des gens répondent au téléphone pendant la séance, alors ça va pas. Si j'étais un chanteur de merde, je dirais comme ça que j'ai un caillou dans la chaussure de mon cœur.
- La chaussure de ton cœur... N'importe quoi. Ah oui, ça va vraiment pas bien, là.

vendredi 15 avril 2011

Il ne rentrera pas ce soir

Cette semaine, prenez corde, piolets et havresac, car je vous emmène en haute montagne à la découverte des fiers alpages bien de chez nous ! Atla !

Marie, l’homme est parti, bien une semaine de cela à présent. Seul, à la dérive sur l’océan, frêle esquif, coquille de noix, c’est comme ça que tu l’imagines, c’est certainement proche de la vérité. Qu’importe le lieu commun, c’est un bateau qui l’a emporté, son bateau, le chalut de son âme.

Il est pêcheur, Marie, ton homme. Tu le savais en l’épousant, tu le savais en le rencontrant, tu le savais avant même de le voir pour la première fois, tu l’as senti. L’odeur du bar, le poisson, pas le lieu. Le lieu, l’endroit, pas le poisson. Bar est un terme vernaculaire, ça tu ne le savais pas, Marie. Mais non ce n’était pas au bar, c’était à la criée. Tu faisais les commissions pour la mère. Lui, il revenait de la pêche, il entassait des caisses emplies de poissons argentés, comme son père le faisait avant lui et comme avant lui le faisait le grand-père de son père, mais pas son grand-père à lui, puisqu’il était mort à la guerre. La grande muette avait pris le pas sur la grande bleue. Qu’importe la fin, on restait bien peu de chose face à l’une ou à l’autre de toute façon.

lundi 11 avril 2011

News later

Bonjour les pinpins, bonjour le lecteur automatisé de blog du Pentagone. Vous etes nombreux à m'écrire pour me dire "Ohlala, mais on aimerait vraiment beaucoup être informé des mises à jour de ton blog par email. Quand est ce que donc que ce sera donc possible ? Ahlala. PS : Je t'aime, tu es vraiment un auteur top génial, mieux que Stipe, et pourtant il est quand même super fortiche ! "

vendredi 8 avril 2011

Le Dernier Client - The End

Ce fut long mais voilà enfin les dernières lignes de l'histoire. Comme vous avez été bien sages et encourageants, y'en a un peu plus à lire que d'habitude, ne me remerciez pas, c'est cadeau, ça fait plaisir.

Arrivé à ce point du débat, j’ai compris qu’il fallait qu’on se taille. J’ai agrippé Ben par le bras et on a couru vers la porte de derrière, direction le garage et le fusil qui n’attendait qu’un peu d’action. A dire vrai, j’étais le seul à courir. Ben, c’est l’éloge de la maigreur, je pense que même ses fringues pèsent plus lourd que lui, alors vu comment je tirais sur son avant bras, de loin je pense qu’on devait avoir l’allure d’un gosse en train de faire prendre l’air à son cerf-volant.

vendredi 1 avril 2011

Le Dernier Client - Episode 5

On s'approche de la fin si toutefois le temps et windows le permettent. Petit message d'interêt public : Pensez à faire des backups de vos textes les enfants !

C’est Ben qui a réagi en premier, il m’a aboyé dessus. « Plante-le ! Plante ce fumier, bordel ! Il nous en veut ! » Ça m’a aidé à reprendre un semblant de contrôle des mes jambes qui dansaient le charleston sous moi sans même avoir besoin de l’accompagnement musical.

Je me suis accroupi sans quitter le type des yeux et j’ai farfouillé sous le zinc pour en extirper la taulière. Jessica. Les habitués la connaissent sous ce nom là, et les plus intimes, ceux qui ont eu le malheur de la rencontrer en tête à tête avant de prendre un aller simple pour le parquet ont eu parfois le temps d’entendre son surnom : la daronne.