mardi 29 mai 2012

Jared Leto est un nazi.


...boooooring !
- Homer Simpson

Si un jour Hollwood réalise un film, un biopic comme on dit, à ma gloire, ce qui devrait se faire probablement aux alentours de 2125 d’après mes calculs, j’exige et je serais intraitable sur ce point, cette chronique faisant foi, dieu m’est témoin, un tien valant deux tu l’auras, qui dort dîne  qu’on prenne pour jouer mon rôle, l’acteur (et musichiant) américain Jared Leto.

Vu la date avancée, on aura bien évidemment pris soin au préalable de le prendre et de le conserver vivant et en bonne santé dans une cuve d’azote liquide pour qu’il garde son teint juvénile et ne subisse pas les affres des assauts du temps, je parle ici de ce que les dames connaissent par cœur, les capitons, les cernes, les ridules, les pattes d’oies, et abhorré entre tous, cet enculé d’effet peau d’orange de mes couilles. (et non pas peau des couilles de mon orange). C’est fou ce qu’on peut apprendre grâce à la réclame télé. La science médicale fait des sauts de progrès inouïs depuis que les publicitaires mettent des types en blouse blanche dans leur spot.

Revenons à notre Jared de mouton qui tient plus du poney en fait, à bien y regarder. Le choix de cet acteur pour m’interpréter peut paraître pour le moins curieux car il y a physiquement entre lui et moi à peu prés la même échelle de ressemblance qu’entre l’élégant Tornado, le cheval de Zorro, et un vieux mulet de cirque, obèse, consanguin et souffrant d’une dysplasie de la hanche.  
·         Ceux qui me connaissent confirmeront, et en profiteront certainement pour en rajouter de plus pour médire sur moi (je ne connais que des gens fielleux).
·         Ceux qui ne me connaissent pas, imaginez le type le plus moche de votre entourage, maintenant imaginez ce même type vous parlant d’une de ses connaissances qui serait très laid selon ses propres critères de mochitude à lui. Bien. Je suis cette connaissance.
·         Enfin, ceux qui m’aiment, eux, prendront le train. Pour vaquer loin de moi, car notre amour ne craint pas la distance ni les incidents de réseaux SNCF somme toute légions par les temps qui courent.

Bref, une chose est sûre, ce choix fera pouffer dans les chaumières. Et pourtant quand on habite une chaumière a l’heure des deux pièces cuisine conforama, tout d’ameublement en bois scandinave paré, (entendez par là le confort suédois dernier cri de viking*), j’estime personnellement qu’on ferait mieux de se la coincer. Si même les pécores se permettent la moquerie, où va t-on, franchement où va t-on ?

Si ce choix vous surprend, permettez-moi de vous dire que vous êtes des broques en matière de réalisation 
cinématographique. On ne se situe pas ici dans le but inavoué de faire un film comique sur ma vie. D’abord elle n’a rien de drôle ma vie. Elle n’a rien de triste non plus. C’est bien ça le drame de ma vie, c’est qu’elle n’en a pas. De drame. Suivez un peu.

Mais nous allons y revenir.

Un film biographique ne se réussit pas sur la base d’une éventuelle ressemblance physique. Nous ne sommes pas dans l’imitation, le grimage ou la parodie. S’il suffisait de mettre un gros nez ou un faux postérieur pour faire comme si, Valérie Damidot aurait ses entrées à la Comédie Française et, dans son cas, sans nécessité d’utiliser un gros nez ou un faux postérieur qui plus est, étant équipée de série. Imaginez le gain en matériaux plastiques de synthèse, au prix du baril de brut actuel, l'économie est appréciable.

Non, j’insiste, pour interpréter un homme vivant d’une vie fade, lisse et chiante, que pouvait on rêver de mieux qu’un acteur qui porte aux nues ces valeurs ? Il me fallait un acteur élevant la fadeur, la lisserie et la chiantise au rang d’Art Majeur et Jared s’imposa aussitôt à mon esprit. Une photo valant mille discours, jugez plutôt :

"La courgette farcie peut être agrémentée de béchamel"
Tirée du Grand Larousse de la Cuisine. Photo par mézig. Tous droits pas réservés du tout ©.

Franchement, perso, je pourrais arrêter la chronique là. Tout est dit.  Mais bon, j’imagine que certains individus parmi vous, j’entend, ceux à la masculinité contrariée, vont le trouver désirable. Moi, je dis rien, on est dans un pays libre. Alors fatalement, vous allez me dire des benoiteries, du genre « meuh si il est beau, il est super, blablabla ».

Je dis pas pour le coté lisse, la barbe de 3 jours de 15 jours est plutôt réussie et rajoute un caractère un peu rustique à l’ensemble, mais enfin quoi merde, la ressemblance avec la fadeur et la chiantise incarnée est frappante, non ? En tout cas de loin, c’est pile ça, je trouve.

De près, je le redis, il a quelques poils de barbe un peu fantasque qui contestent le coté lisse, je le reconnais mais rien qui ne résiste de toute façon au dernier gilette 12 lames (dont 1 qui prépare la peau en lui expliquant ce qui va suivre, 2 qui la caresse dans le sens du poil, 4 qui coupent la parole au poil, pendant  que quelques autres se chargent de ne pas laisser de trace. La dernière lame n’étant là à mon avis que pour l’esbroufe et le profil aérodynamique de l’ensemble). Parlons aussi de sa coquetterie dans l’œil, une coquetterie qu’on aurait par exemple du mal à faire rentrer dans un A380 point de vue format, c’est le menu XL de chez Afflelou avec supplément strabisme convergent. Tout cela donne du charme à l’ensemble, je le concède.

Mais à part physiquement, hein ? Cet homme ne vous pousse t’il pas d’emblée par sa simple vue à lancer une partie de scrabble endiablée avec mots compte triple en veux tu en voilà ? N’avez vous pas eu soudain à sa vue une envie irrépressible de vous faire infuser une tisane tout en cherchant une chaîne de votre bouquet satellite diffusant l’intégrale d’une quelconque novelas uruguyanne ? en VO ?

Si oui, je vous rassure, c’est tout à fait normal, si non, c’est que vous regardez probablement du mauvais coté de l’écran de votre ordinateur. Auquel cas, la lecture de la présente chronique va se compliquer singulièrement voire même pluriellement si tant est que vous êtes plusieurs à regardez du mauvais coté en même temps. Restons calme. Ne faites pas les imbéciles.

Jared Leto est un nazi parce qu’il est chiant, exactement comme les nazis qui sont chiants aussi, surtout dès qu’ils ont un coup dans le nez. Au mariage de la  frangine, vous auriez vu ça, ils se sont mis à chanter des chansons paillardes, à casser les chaises et à annexer la cousine polonaise dans la grange.  Franchement, les nazis, plus jamais. Vous je sais pas, mais moi dès que je peux, je fais l'impasse.

Bon, alors cet homme, là, Jared, lénifiant à l’extrême, voir même stalinifiant, n’ayons pas peur des mots, possède en lui une aura délétère de chiantisation de l’espace et du temps. Et cela se diffuse également par l’image, c’est comme ça, on ne peut rien n’y faire. D’ailleurs si vous trouvez cette chronique naze et chiante, vous êtes bien conscients, vu le niveau habituel de ma prose (pour rappel : caustique, enjouée et pleine de bons mots), que j’y suis pour rien, c’est à cause de lui. Il infuse, je vous dis.

Jared Leto pousse la vertu jusqu’à savoir jouer à la perfection n’importe quel type de moment, scène, action, sentiment et comportement par le prisme de l’ennui. Une photo valant mieux qu’un discours, on peut dès lors arguer que plusieurs photos valent mieux que plusieurs recueils de discours, surtout ceux traitant par exemple de la politique agricole commune à la chambre des députés sous le second ministère Chirac, quoique le chapitre sur la batifolage dans les blés avec la Louisette à la Nicole juste avant la période des moisson a provoqué quelques émois, surtout dans les rangs communistes, la symbolique du boisseau de blé vigoureusement enserré par des bras virils leur étant traditionnellement réservée. Mais si on arrive carrément avec la boite de diapo des vacances à Phuquet organisés pour les noces d’or des beau- parents, là, j’aime autant vous dire que ça se passe d’absolument de TOUS commentaires. Même un juge de « la nouvelle star » n’y trouverait rien à redire. Et pourtant ceux là pour qu’ils se la coince, je vois qu’une coupure du faisceau satellite, et encore, certains murmurent qu’ils ont leur propre antenne émettrice greffée à un endroit dont la morale réprouve à ce que j’en parle. Si toi aussi tu en marre des digressions sans fin de l’auteur envoie TAGL au 8 13 13.

Bref, Jared est chiant, ça se lit sur son visage, ça se confirme dans la vraie vie. La preuve, à chaque fois que je me suis amusé comme un petit fou quelque part, par exemple dans une soirée mousse, au bal de la section vermeil du MODEM, ou à l’enterrement de ma tante (les rires quand le bedeau a bouté le feu au cercueil sans le faire exprès), ou à un rassemblement en costume d’époque organisé par l’amical des collectionneurs de timbres du deuxième reich, et bien, Jared Leto n’y était pas. Tiens, tiens, comme de par hasard !

Faites le test chez vous, vous verrez. C’est très facile. Partout ou l’ambiance est bonne, partout où on se marre, où on se fend vulgairement la poire, partout où on prend son pied, regardez donc si vous voyez alentour Jared Leto ou même si quelqu’un ne fait que l’évoquer, ne serait ce qu’en langage des signes (Jared Leto se prononce en langage des signes exactement comme le mot endive,troublant hasard. Il parait en outre que les doigts s’engourdissent à sa prononciation). Je suis sûr que non. Tout contre exemple me foutrait bien dans la merde en tout cas.

Jared, mon ami (car tu es mon ami malgré ce handicap), je tiens à te faire savoir que ce que tu vis est hélas une fatalité.  Tu es chiant, plus chiant qu’un jour sans pain. Plus chiant qu’un dimanche après-midi pluvieux ou qu’y a rien à la télé (pléonasme (dénonce critique de la télé à peu de frais)) et que le net est en panne. Plus chiant qu’une étape roulante du tour de France, plus prévisible qu'une enième victoire de Nadal à Roland-Garros. Moins drôle qu’une déclaration d’impôt. Moins captivant que l’annuaire des Deux-Sèvres et son suspense insoutenable dès dernières pages pour savoir à la toute fin si c’est Ziad Zubrivsky ou Zlatan Zalinberg qui a fait le coup.

Jared, tu ne perdras pas ma considération pour autant. Avec un peu d’entrainement, tu pourras sans doute un jour te reconvertir en animateur télé et succéder à Michel Drucker.

* Je vous vois venir. Il y avait AUSSI des vikings suédois, simplement on en a moins entendu parler parce qu’ils privilégiaient beaucoup l’efficacité et la discrétion à leurs confrères danois ou norvégiens qui s'habillaient de manière voyante et qui faisaient rien qu’à boire, à hurler, à tuer, et à piller en rigolant. Sachez qu’en outre ils maîtrisaient avec presque un millénaire d’avance sur les allemands la technique ancestrale du mugissement dans nos campagnes. Le savoir faire scandinave n’est donc pas un vain maux et vous m'obligeriez d’apprécier la qualité de ce pénultième jeu de mot de maux donc. Merci.