mardi 24 mai 2011

L'énigme du Pendu - Episode 2/2

Jambes écartées, poings posés fermement sur des hanches auxquelles on aurait pu suspendre assez de harengs à fumer pour permettre à une famille Irlandaise de tenir au moins deux hivers. C’est toute la puissance grandiose et rayonnante de l’empire britannique qui, sous les traits ridés d’une dame qu’on aurait dit taillée dans une plume de corbeau, fit son entrée sur les lieux du drame. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il avait l’air salement en pétard, l’empire.

dimanche 22 mai 2011

L'énigme du Pendu - Episode 1/2

Ouf ouf, me voilà de retour. Merci de bien vouloir me pardonner pour cette periode de moins-disance, heu...j'avais piscine, c'est pour ça. Merci à vous, vous êtes formidables. Surtout toi qui te reconnaîtras.
Droit comme un lancier du Bengale revenant de campagne, l’agent de police Twinings, bobby de son état et de celui de la couronne britannique, à qui on avait assigné la gratifiante tâche de monter la garde sur le palier, garde-montait autant que faire se pouvait.

Consciencieusement et malgré la pénombre qui régnait dans les lieux, il inspectait rigoureusement les alentours en insistant tout particulièrement sur ses avant-bras et notamment le bon alignement de ses boutons de manchettes. Les trois de sa manche droite s’étalaient en une conjonction et une magnitude si parfaites que certaines constellations bien nées auraient pu en prendre ombrage, si elles ne bénéficiaient pas de cet aura de suffisance et cette tendance naturelle à se sentir au delà de toutes considérations bassement matérialistes dont chaque astre composé de plusieurs milliards de tonnes de matière en fusion fait légitimement preuve. Les deux de la manche de gauche lui rappelaient par contre amèrement qu’il devrait ce soir demander à Mrs Twinings, sa loyale épouse (sauf au bridge), de bien vouloir lui recoudre celui qui manquait à l’appel et qui s’était laissé prendre, par sa négligence essentiellement, dans la portière du trolleybus qui l’avait amené, lui et la brigade de police jusque devant la porte austère du 36, Vernon Rise, à Londres ce doux et ensoleillé matin de juin 1928. Entendons par ensoleillé qu’il n’avait plu que trois fois depuis le lever du brouillard.